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Réinventer nos façons de faire dans les CHLSD

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Au printemps 2020, la première vague de la Covid -19 causa une véritable hécatombe parmi les
ainés dont la santé était déjà fragilisée par la maladie dans certains Centres Hospitalier de Soins de
Longues Durée (CHSLD). Le nombre de morts dans ces centres se comptaient par centaines. Ce qui
est paradoxale, est le fait que ces personnes décédées de la Covid-19 avaient des contacts très limités avec l’extérieur. Leurs principaux contacts avec la Covid-19 provenaient donc essentiellement
du personnel et/ou des visiteurs. Il est donc impératif de trouver des pistes de solutions afin de
limiter le risque d’exposition de la clientèle dans un contexte de pénurie de personnel.

Une des problématiques qui peut être à l’origine de ce désastre est la mobilité du personnel entre
les établissements et/ou les unités de soins afin d’offrir une prestation des soins adéquates. Ce
mode de gestion favorise la propagation des germes pathogènes. Il est dorénavant Il est impératif
d’arrêter ce mode de gestion et d’avoir les effectifs requis. Il y a également d’autres types de mesures qui pourraient être envisagées pour réduire le risque de propagation et offrir une prestation
de soins adéquate. Une des alternatives qui pourrait être offerte aux employés en collaboration
avec le syndicat est une modification du nombre d’heures de travail par quart de travail. Exemple,
des quarts de travail de 12hres permettrait de réduire le nombre d’employés par 24 heures. Ces
employés pourraient travailler sur une base horaire de 4 jours travaillés, deux journées de congé et
trois jours travaillés. Le temps en surplus servirait à accumuler des vacances. Une seconde alternative serait d’offrir la possibilité aux employés des quarts de travail de 10 heures. Cela permettrait ainsi d’améliorer la prestation de service offert à la clientèle au moment où il y a une plus forte charge
de travail, par exemple pour le petit déjeuner ainsi que pour le souper.

Autre point important, c’est la philosophie qui considère les CHSLD comme étant des milieux
de vie. En soit, ce n’est pas faux mais en raison de cette philosophie on a tendance à oublier
que c’est avant tout un milieu de soins et que les mesures de préventions et contrôle des infections doivent y être appliquées avec rigueur tout comme dans les hôpitaux. Tous les employés
devraient donc recevoir une formation en prévention des infections qui devrait avoir les thèmes
suivants : modes de propagations d’un agent pathogène, reconnaître des surfaces à haut risque de
contamination, la reconnaissance des affichettes utilisées par le service de prévention, le lavage des
mains, comment mettre et enlever les équipements de protections individuels et fournir à chaque
patient une bassine/chaise d’aisane dédiée. Des mesures qui favorisent la distanciation sociale ainsi
qu’une bonne ventilation dans les aires de repos et de repas.

Une fois le loup dans la bergerie, la propagation d’un agent pathogène peut se faire également par
la clientèle: la promiscuité ici est mise en cause ainsi que la présence de personnes errantes qui
ont des problèmes cognitifs. Actuellement, il y a peu de solutions à ces deux problématiques qui
peuvent être appliquées afin de limiter les risques de propagations. En raison de la promiscuité,
une solution est à privilégier soit le confinement de la clientèle dans leur appartement lorsqu’il
y a présence de cas dans l’établissement. Certains établissements appliquent déjà cette mesure
avec succès. En ce qui concerne les personnes errantes, les demies portes sont des équipements
qui devraient être installées rapidement. Cette mesure a démontré son efficacité afin de limiter les
risques de contamination.

En conclusion, la lutte à la propagation du virus dans les CHSLD est de tous les instants. Ce qui
est encourageant c’est qu’il y a possibilité de mettre différentes solutions en place afin de réduire
l’impact du virus Covid-19 sur la clientèle en CHSLD. Toutefois, un moindre relâchement dans ces
mesures se traduira par une exposition accrue de la clientèle à cet agent pathogène..

 

Par Richard Massicotte, PhD